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Éviter la rupture des contrats d'alternance

Ulysse Pillerel avatar
Écrit par Ulysse Pillerel
Mis à jour il y a plus de 2 ans

Éviter la rupture d'un contrat en alternance est une problématique courante pour les employeurs. En France, on estime qu'au moins 25 % (2021, ANAF) des contrats en alternance sont rompus avant terme. Ce chiffre grimpe même dans certains secteurs d'activité, comme l'hôtellerie-restauration, où jusqu'à 38,5 % (2021, ANAF) des contrats en alternance ont été rompus prématurément.

Or, une rupture de contrat peut être préjudiciable à l'employeur, qui peut remettre en cause sa capacité à former et intégrer les travailleurs dans l'entreprise. Il est donc impératif d'éviter les ruptures de contrats en alternance, de maintenir un fonctionnement normal et surtout de rentabiliser les efforts de formation des apprenants.

Tout d'abord, il convient de noter que la résiliation d'un contrat d'apprentissage diffère de celle d'un contrat de professionnalisation, car ce dernier ne prévoit pas les mêmes conditions de formation et d'exercice.

Raisons courantes de rupture de contrat en alternance

La situation d'un alternant en entreprise peut être plus difficile qu'on ne le pense : il faut donc veiller à bien l'accompagner dans ses fonctions.

Les raisons les plus courantes de rupture d'un contrat d'alternance sont :

  • Mauvaise orientation,

  • Manque d'encadrement pendant la formation professionnelle,

  • Mauvaise intégration au sein de l'équipe,

  • L'entreprise manque de contact avec les institutions de formation,

  • Manque de reconnaissance des apprentis.

Les entreprises doivent respecter les feuilles de route préalablement signées par les étudiants, les écoles et les entreprises pour aider les alternants à agir en conséquence.

La méconnaissance des dispositions en alternance peut conduire à des défaillances, ce qui nuit inévitablement à l'image de l'entreprise et compromet tous les efforts déployés en interne.

Comment se préparer à une alternance ?

Avant de démarrer une alternance, les entreprises doivent bien définir leurs attentes et leurs besoins.

Denis Poulein, directeur du Centre d'apprentissage de l'université Pierre et Marie Curie, expliquait récemment au Monde : "Lorsque nous recevons un jeune qui souhaite démarrer une alternance, nous prenons le temps de lui expliquer son droit. Et devoirs détaillés, pour qu'il sache exactement à quoi s'attendre."

Tout dépend donc de l'entretien d'embauche : dans la plupart des cas, le maître d'apprentissage n'est pas présent, ce qui est très pénalisant. Les entretiens sont parfois trop rapides, et l'alternant n'a pas le temps de bien digérer sa future mission.

Ainsi, avant de conclure un contrat, une entreprise peut :

  • Travailler avec les conseillers d'orientation pour développer les systèmes d'information de l'entreprise,

  • Accompagné dans ses démarches auprès des OPCO, Consulat ou Commissariat Régional,

  • Définir la méthodologie d'évaluation des formations en alternance,

  • Renforcer les procédures de recrutement et d'accueil des apprenants,

  • Créer un véritable suivi entre l'entreprise et l'organisme de formation,

  • Si possible, organisez une séance de découverte pour les élèves.

Certaines entreprises choisissent même de signer une lettre d'engagement qualité formulée par l'organisation professionnelle de l'entreprise de branche pour assurer le succès de la transmission.

Quelle attitude adopter tout au long de l’alternance ?

Il est de la responsabilité première du tuteur ou du tuteur d'apprenti de s'assurer du bon déroulement de l'alternance au sein de l'entreprise. C'est en effet lui qui est responsable de l'alternance travail études et doit l'accompagner et le guider afin de développer ses compétences professionnelles.

Pendant la période d'alternance, le tuteur/maître peut :

  • Mettre en place un dispositif d'écoute en alternance, découvrir les difficultés de l'alternance au bon moment, et trouver les solutions correspondantes,

  • Obtenir le « Label Qualité Maître Apprenti » pour prouver le niveau de votre mentor,

  • Construire un document de compétences partagé,

  • Construire un support d'information,

  • Pour organiser une visite programmée avec un alternant,

  • Réaliser systématiquement des rapports d'alternance et les transmettre à l'entreprise,

  • Élaborer des lignes directrices sur les bonnes pratiques à adopter pendant le travail,

  • Si l'alternant est en situation de vulnérabilité, un accompagnement social peut lui être proposé.

L'attitude du tuteur ainsi que de l'entreprise dans son ensemble doit être positive pour garantir une atmosphère de formation agréable. La plupart du temps, lorsqu'un apprenant échoue à sa première mission, l'entreprise le rétrograde à un poste moins important : cela démotive l'apprenant et le pousse à abandonner.

Par conséquent, le tuteur doit s'assurer que l'apprenant est bien soutenu et guidé jusqu'à ce que la tâche soit accomplie avec succès.

Pour éviter la défaillance, l'Association nationale des apprentis (ANAF) a mis en place en 2009 une formation des formateurs pour améliorer la relation entre les apprentis et les entreprises.

De même, une formation pédagogique des tuteurs financée par les OPCO dont dépendent leurs entreprises est également possible.

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